Road Trip part. 6 : The Beast

    On a bien fait de ne pas rester trop en montagne hier, on se réveille sous la neige !

    La route est tout de même praticable, en allant doucement. Caroline nous trouve un endroit pour prendre notre petit déj', un lac gelé. Il nous faut marcher dans la neige, on s'enfonce parfois jusqu'au genou, mais il fait beau, c'est agréable. En plus on ne mange pas seul !

   Prochaine étape, des chutes, parait-il très belles, les Lower Falls. On roule doucement sur la route enneigée, on se gare et on descend voir si le guide ne nous a pas menti.

   Whoua ! Une vue à couper le souffle, la chute d'eau fait une centaine de mètres. Des hectolitres d'eau bouillonnante plongent dans un canyon rayé de lignes jaune, rouge orange et d'énormes plaques de neige blanche et bleu semblent près à se décoller de la paroi à tout moment... Sublime. Rien que pour cette vue ça valait le coup de faire tous ces kilomètres, on reste un moment à la contempler.

 

   L'après midi on a prévu une rando, deux trois heures selon le guide, pour aller voir d'autres chutes un peu plus haut sur la rivière puis revoir les Lowers Falls d'un point de vue rendu célèbre par une peinture, appelé "Artistique view". Il fait super beau, ça va être vraiment cool.

   A peine arrivés sur le chemin on croise un couple, qui nous conseille de faire demi tour. Vous allez vous retrouver perdu au milieu de nul part, vous ne trouverez pas le chemin. Effectivement le sentier est assez vite recouvert de neige, mais ça nous fait pas peur ! On y va !

   Au niveau des secondes chutes on aperçoit encore des marmottes qui bronzent sur un rocher au dessus du vide, on prend quelques photos, on les observe avec l'objectif et les jumelles puis on reprend notre marche.

 

 

   Ça devient de plus en plus ardu de progresser, le chemin passe tout près du bord de la rivière et la neige le recouvre entièrement, certains passages nous obligent à marcher de côté, en plantant nos pieds dans la neige.  A d'autres moments on s'enfonce jusqu'aux genoux comme ce matin. On arrive à l'un des points de vue, derrière nous la route, on la prendra au retour. On mange une sucrerie, j'essore mes chaussettes complètement trempées. Il nous reste un kilomètre ou deux pour arriver à l'Artistique view. C'est encore plus dur, ça monte, ça descend, toujours plus de neige, on termine le sentier en rampant dans la dernière côte...

 
 

   On tombe sur un parking, bha elle est où la vue ? On regarde la carte, c'est bizarre, on devrait y être... Soudain on reconnait l'endroit, on s'est gourés sur notre chemin, on a pataugé une demie heure dans la neige pour rien, on est de retour là où j'ai essoré mes chaussettes... Du coup je recommence, Caro aussi et on choisit de passer par la route cette fois. En une demie heure on y est.

    C'est vrai que c'est beau....

    Pour le retour ce sera la route tout du long. On est fatigués et le jour commence à décliner c'est pas prudent. On repasse devant le parking, on marche cinq minutes et une espèce de poule déboule sur la route. J'arrête Caroline, vite une photo avant qu'elle ne s'enfuit. Mais elle ne semble pas avoir peur du tout, en fait elle s'approche de nous ! Elle attaque ! Elle veut nous donner des coups de bec ! On flippe un peu, bon c'est une poule (j'ai trouvé le nom exact de la bête sur internet : Tétras sombre, brrrr), mais quand même qu'est ce que c'est que ce comportement agressif ! Même en faisant mine de lui donner des coups de pied elle continue de s'approcher de nous en ouvrant grand son petit bec, position d'attaque. On essaye de la distancer mais elle nous suit ! C'est du harcèlement ! Je déterre un des grands bâtons rouges qui marquent le bord de la route, ça lui fait pas peur ! On continue au pas de course pendant quelques centaines de mètres, pas tranquille du tout avec le gallinacé furieux qui nous talonne.

     C'est à ce moment là qu'on tombe sur un groupe de jeunes randonneurs français. On est contents de voir du monde ! Ils se moquent de nous, disant qu'ils espéraient voir un ours vu comment on marchait vite en lançant des regards inquiets derrière nous, mais l'animal nous rejoint et même sept personnes ça ne lui fait pas peur ! Il continue de s'approcher dangereusement de nos mollets. Mais au moins il reste avec eux et on peut repartir tranquille. On ne les a plus jamais revus...

   On s'était à peine remis de nos émotions que Caroline aperçoit un animal à son tour. Un loup ! Et il vient vers nous lui aussi ! Oh putain, qu'est ce qu'on fait. La route est en travaux et les ouvriers ont laissé un pick-up sur le bas côté, on monte dessus. On change d'objectif sur l'appareil photo, on va pas refaire la même erreur qu'avec la poule enragée, il nous faut une preuve cette fois ! Il est passé devant nous d'un pas tranquille, tel rantanplan, il nous a regardé et il est parti en accélérant un peu le pas.

    En faite on aurait pas du prendre la photo, parce qu'après comparaison, c'était surement un coyote.

   Il nous restait encore un peu de marche pour arriver en sureté, Caroline a acheté une clochette pour effrayer les Ours, elle l'a secouée sur tout le chemin du retour... On est arrivés sain et sauf sur le parking, j'ai ouvert un mini paquet de chips et je pensais les grignoter tranquillement. Quand soudain, semblant crever le ciel et venant de nulle part, surgit un corbeau noir ! Énorme, plus gros que la poule mangeuse d'hommes, qu'est ce qu'il allait faire celui la ! Heureusement, c'était pas un oiseau psychopathe cette fois ci, il agissait correctement, reculant quand j'avançais en faisant des petits sauts ridicules sur ses grosses pâtes noires. Les corbeaux ça a une mauvaise réputation parce que c'est noir, un peu moche et qu'ils sont charognards, mais je peux vous l'affirmer aujourd'hui : les corbeaux c'est rigolo.

    Nous avions besoin d'une bonne nuit de sommeil et il était temps de se trouver un squat. On a eu du mal cette fois ci, on a échoué à Indian Creek. On s'est couché, mais j'étais pas tranquille, j'ai joué à Mario pendant une heure et j'ai vu des feux dans le rétroviseur, j'ai réveillé Caroline qui a dit dans un sursaut "on s'est fait tricard !".

    Le ranger nous a demandé de nous rendre au camping et signifié qu'il était interdit de camper autre part, ça pouvait coûter cher. On est allé au campement à Mammoth Hot Spring mais il ne restait plus de place libre. Du coup on s'est garés sur un parking devant un bâtiment qui s'est révélé être une salle de sport au petit matin.

    J'ai super mal dormi, Caroline pas beaucoup mieux. Mais moi j'ai récolté une dizaine d'étoiles de plus, je vais bientôt pourvoir sauver Peach...