jeudi 3 mai 2012

Livre de chevet

Lors du premier café français, j'avais rencontré un doctorant français qui faisait une thèse sur Jack Kerouac, et plus précisément sur son œuvre Sur la route. En l'écoutant parler de cet auteur et de ce livre, j'ai eu envie de le lire. Les passionnés sont passionnants (ou barbants, ça dépend !). J'en parle à Mélaine, et justement il a offert ce livre à son père il y a un an ou deux, dans sa version rééditée "Sur la route le rouleau original" exempte des coupures effectuées par les différents éditeurs. Mélaine commence la lecture en Bretagne et la finira sur sa route entre la Nouvelle Orléans et Chicago. Un mois plus tard, je me lance. La particularité de ce livre, c'est qu'il est écrit en un seul bloc. Pas d'alinéa, pas de paragraphe, pas de chapitre, rien qu'un alignement de mots et de ponctuations. C'est du lourd ! Le manuscrit a été écrit sur un seul et même rouleau, qui une fois déroulée évoque une longue route. Jack a de nombreux amis, je me perds dans cette avalanche de noms. Il enchaîne les descriptions de ses soirées et de ses vagabondages. C'est amusant les premières cinquante pages. Peu à peu je décroche, lasse de ses aller-retour, de ses galères, de son histoire à répétitions, sans but. Je n'y vois plus d’intérêt. Son livre ne m'attire plus. Je me force parfois. Je n'aime pas abandonner un livre en plein milieu. J'en parle à Mélaine qui me dit que je ne serais pas la première à arrêter en chemin. Ha bon ?! Ca se fait ?! J'hésite, mais c'est vrai que si je ne prends plus de plaisir pourquoi continuer. Et vous, ça vous arrive d'arrêter un livre en plein milieu car il vous ennuie ? "Un gars de l'Ouest, de la race solaire, tel était Dean. Ma tante avait beau me mettre en garde contre les histoires que j'aurais avec lui, j'allais entendre l'appel d'une vie neuve, voir un horizon neuf, me fier à tout ça en pleine jeunesse ; et si je devais avoir quelques ennuis, si même Dean devait ne plus vouloir de moi pour copain et me laisser tomber, comme il le ferait plus tard, crevant de faim sur un trottoir ou sur un lit d'hôpital, qu'est-ce que cela pouvait me foutre ?... Quelque part sur le chemin je savais qu'il y aurait des filles, des visions, tout, quoi ; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare."



4 commentaires:

  1. Dans son livre Le Roman Daniel Pennec dresse sa liste sur les droits du lecteur on y trouve le droit de ne pas finir un livre, de sauter des pages, l'important étant de prendre plaisir à lire

    RépondreSupprimer
  2. Très bonne idée le rouleau pour la route

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le seul rouleau dont on a besoin pour la route, c'est le rouleau de PQ...
      J'ai lu, j'ai pas lâché, j'ai aimé être bercée par cette errance, un flot qui se déroule, apparemment sans but ni raison. Juste la route, quoi.

      Supprimer
  3. J'avoue, je les lâché aussi....
    Il y a quelques années, je me serais forcée, mais c'est idiot. La lecture doit resté un réelle plaisir.
    Et il y a des moments pour tout, peut-être qu'un jour,on le reprendra , ou pas.
    aucune importance.

    Bisous,

    RépondreSupprimer