Aujourd'hui je retourne à Chicago. Mais j'ai réservé une place dans l'Amtrak, je vais enfin voyager rapidement et surtout confortablement. Il faut que j'achète des chaussures, mes Vans me font mal aux pieds, je veux trouver des grosses skate shoes bien confortables, des chaussons. J'ai plusieurs adresses à visiter.
La gare se trouve plus ou moins en ville, j'en aurais pour une grosse demi heure à vélo. Je prévois une heure on sait jamais, je pars à huit heures pour neuf heures dix, ça devrait être bon, enfin je crois. J’accroche mon skate sur mon sac à dos avec les sangles prévues à cet effet et je pars. Je pédale cinq minutes et je me rends compte que j'ai oublié mes sous... Je retourne à l'appart, je prends aussi mon tour de cou parce que ça caille ce matin. Je suis l'itinéraire tracé par mon lecteur Mp3/gps et j'arrive largement à l'heure au guichet, huit heures trente peut être. La dernière fois que j'ai pris l'Amtrak, j'avais retiré mes billets à une borne électronique, ce coup si, il n'y a pas de borne. La gare est vraiment toute petite, celle d'Auray est plus grande et mieux équipée.
Je donne mon numéro de réservation à la guichetière (en fait la seule employée de la gare), je dois montrer mon passeport, signer les billets et identifier mes bagages au moyen d'une étiquette. Elle insiste aussi pour que je colle un numéro de téléphone sur mon skate, il parait qu'ils en retrouvent sans arrêt... Mon train est en retard, ça commence bien. Je me demande si un seul de nos plans s'est déroulé sans problème depuis que je suis arrivé aux USA, les avions comme les trains en retard, les hôtels qui fuitent, les agences de location qui ne louent pas... Enfin, l'aventure c'est l'aventure hein ! Le train de Washington arrive, ma guichetière se transforme en agent de frète, charge les bagages sur un charriot électrique, les amène au wagon "soute" tout en donnant des instructions aux différents voyageurs. Je vais attendre sur le quai...
Et voilà, avec quarante minutes de retard, le New-York Chicago arrive.
Mon wagon est quasiment vide. C'est quand même beaucoup plus confortable l'Amtrak, j'ai plein de place pour mes pieds, le siège s'incline juste comme il faut, je mets pas beaucoup de temps à m’assoupir. J'adore somnoler pendant les voyages, en voiture, en bus, en train, je suis bercé pas la route, j'immerge quelques secondes le temps de voir le paysage défilé à toute vitesse et je me rendors. Mouvement endormi...
Je me réveille, tiens on est arrêté, en pleine campagne...
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Remarquez ça a l'air pas mal comme coin. |
Cinq minutes puis le train repart en accélérant tout doucement, puis il s'arrête à nouveau avant même d'avoir atteint une vitesse de croisière. Nous avons voyagé comme ça, par saut de puce jusqu’à Chicago. Trois heures et demi ! Il est une heure, midi à l'heure de Chicago. Je n'ai plus beaucoup de temps ! Mon retour est à six heures (heure de Chicago). J'ai repéré l'un des magasins de chaussures, DSW, par la fenêtre du train, c'est dans la même rue que Central Station, ma gare d'arrivée.
Je trouve DSW dans une sorte de petit centre commercial sur trois étages, c'est une grande pièce pleine de chaussures pour les femmes. Il y a bien quelques Vans, mais je ne trouve pas mon bonheur... Je prends la direction de Chinatown, sur la route les trottoirs disparaissent sous les terres, les détritus, les clôtures sont cornées, rouillées. Je me dis que les jeux vidéos et les films post apocalyptique américain plutôt que d'être une mise en garde ne sont en réalité qu'une
extrapolation de ce que les scénaristes peuvent voir au bout de leur rue.
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Caroline a déjà pris cette photo il parait... |
Chinatown, je passe devant, je ne m'arrête pas, j'ai pas le temps ! Deux photos et hop, je continue.
Avant d'arriver au centre ville, je me trouve un petit restau Burger, je mange vite fait et je reprends ma route. Il fait beau à Chicago, je dois lutter contre le vent, mais c'est vaiment cool malgré les voitures qui m'obligent à m'arrêter tout les cinquante mètres.
À Lyon je passe en force même quand c'est rouge, là j'ose pas.
Je fais un, deux autres magasins et c'est déjà l'heure. Je suis un peu en avance à la gare par ce que j'ai toujours peur de rater mon train, en fait je suis du genre angoissé comme mec... J'achète un frozen yogourt avec des petits oursons dessus, je m'assois et je regarde ma montre il me reste encore dix minutes. Mais c'est bizarre, pourquoi les horloges affichent toutes quatre heures moins deux... Merde en fait il est quatre heures, c'est pas une heure de plus mais une heure de moins ici...
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J'ai pas que perdu mon temps ! |
J'ai pas assez de temps pour aller bien loin, je trouve un Starbuck pour me connecter sur internet (il y a toujours le wifi à Starbuck). Google map me trouve un skate shop pas loin de la gare, forcément dans le sens opposé où je suis allé pour trouver du Wifi. J'arrive une heure après devant un ruelle louche, d'après mon lecteur Mp3 c'est là. Je m'avance, ha, ça a l'air d'être ça, j'entre. Je vois des patins à roulettes dans une vitrine et en face de moi, sur un écran géant sont projetées des vidéos de rollers agressifs. Merde, mais ouais, en anglais, skate ça veut dire patin, patiner. Il n'y a que chez nous que skate shop signifie uniquement magasin de skateboard... Le gérant m'interpelle "Can I help you, you look confused" (Je peux t'aider, tu semble paumé/embarrassé). J'échange quelques mots avec lui, il me trouve un magasin de skateboard, mais c'est trop loin. Il ne me reste plus qu'une heure...
Je retourne à la gare et je glandouille, j'achète un magasine, je cheche mon train sur les panneaux d'affichage. Il y a la queue pour aller sur le quai. Ici ils vérifient vos tickets avant d'arriver sur le quai, puis avant de monter dans le train et ils viennent contrôler pendant le voyage. C'est toute une histoire, ça dure des plombes, on se croirait à l'aréroport, d’ailleurs il y a un tourniquet pour les bagages et sur les billets il est demandé d'arriver avec une demi heure d'avance...
Cette fois mon train arrive avec seulement une demi heure de retard, y'a du mieux.
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